1.    L'équipe se prépare

Le souhait de revenir sur Transmassif, cette course au principe unique, nous a donné des ailes pour trouver un partenaire. Philippe que nous remercions encore nous a donné cette occasion de porter le nom de ses entreprises SILVA et Orientsport. Ce fut pour nous une joie particulièrement forte de représenter des personnes et des marques qui s'investissent fortement dans ce milieu et qui respirent un sport sain équilibré et de passion. L'amitié et le partage de l'engouement pour la nature donne

L'équipe SILVA Orientsport de 2007 est impressionnante et ses membres sont expérimentés et complémentaires. Thomas, Lionel, Christophe et Emmanuel composent ce quatuor, dans lequel on compte un champion du Monde de Raid, du niveau international en kayak, en ski d'alpinisme et CO un haut niveau français.

Après étude des calendriers de chacun, la TransAuvergne apparaissait comme le meilleur compromis pour lancer cette belle saison 2007.

2.    L'heure du regroupement

Rassembler nos troupes, tel était l'objectif une fois la liste du matériel établie et répartie. Le premier de Grenoble, un d'Annecy, l'autre de l'Ain et le dernier de Paris, tous ce petit monde doit se retrouver, le mercredi 13 avril à Noirétable, pour le départ de notre course la TransAuvergne et rejoindre les amis au charbon depuis 4 jours sur Transmassif.

Un binôme se forme à Poncin, l'autre à la gare TGV de Lyon Saint Exupéry et rendez-vous au casino de Noirétable.

Les vérifs matos et divers préparatifs se passent bien, à l'exception près des spécialistes eaux vives, qui s'aperçoivent qu'une de nos pagaies a été amputés. Après des échanges de matériel divers avec les équipes de copains nous retrouvons un équipement digne de notre bateau. On aura pris soin de cacher la pagaie de canoë, de peur d'une part de passer pour des marins d'eau douce et d'autre part qu'on nous fasse passer des tests kayak en brassières.

3.    Le premier jour de course

Au départ, Tom, Chris et Manu partent pour un premier trek de nuit, rapidement l'équipe se porte en tête, les équipes de Transmassif suivent plus que bien. Les balises bonus s'enchaînent avec deux petites erreurs qui font perdre 15 précieuses minutes à l'équipe. En effet les chemins sont parfois pas sur la carte et inversement sur la carte mais pas sur le terrain. Il faut donc ouvrir l'œil et savoir naviguer.

Arrive le 1^er CP au col de la Charme, où Lionel remplace Christophe qui va s'occuper du camion pour la nuit, pendant que nous trois nous partons pour un bivouac sur le Puy de Montoncel au nord de Chabreloche, duquel nous revenons le lendemain matin par une jolie CO en profil descendant, qui nous laisse entrevoir une belle journée mais que du point de vue de la moisson de balises car la météo va tourner à la sauce bretonne dans l'après midi.

Nous arrivons deuxième au sommet, nos lampes deux phares 478 et une L1, nous facilite la tache de manière fort appréciable. Un petit exploit de l'orienteur ne va jamais sans sa petite boulette, plus de carte à partir du sommet, nous l'avions coupée pour nous alléger et nous simplifier la vie et ça pour simplifier la carte du lendemain allait être simplifiée, des équipes nous ont passé la leur pour recopier schématiquement le retour au PC, puis une carte noir et blanc nous a été généreusement offerte par l'organisation. Ouf tout rentre dans l'ordre.

Moi à l'arrivée au bivouac aprés 3H30 de C.O. Une  bonne cartouche d'entrée..

Au petit matin au sommet il faut se réchauffer et un bon thé nous revigore pendant que le triplé de canaries (Julien, Florian et Samuel) s'alimente avec des pâtes froides non assaisonnées, à vous coupez l'appétit.

Manu laisse sa place à Christophe pour la première section en vtt du raid, l'équipe revient à Lavoine tout sourire avec une belle marge d'avance, ce qui permet d'enchaîner sur une seconde section vtt où l'on fait carton plein avant le repas du midi. Nous avons emprunté single track, et grosse pistes forestières avant de faire un passage dans la boue, où Manu s'enfonce jusqu'au genou, bonne nouvelle la chaussure est restée au pied. La fin de cette belle section s'effectue sur une ancienne voie ferrée.

Un rapide repas froid entre équipe dans Ferrières et c'est reparti pour du vtt avec un départ tonitruant sur la digestion. Tom qui n'est encore pas sorti depuis le début de la course, fait une pause pour se reserver pour le kayak. On se permet un petit coup plein de malice en CO dès le départ, mais la stratégie des bonus est primordiale. A ce petit jeu fort rigolo, on ne s'en tire pas trop mal. Notre choix est correct sans être optimal, car nous renonçons très justement au dernier bonus pour être certains de valider nos points kilométriques à St Yorre, et là sans mauvais jeu de mot ça va fort. Un petit clin d'œil à Sébastien, l'organisateur en chef de Transmassif à la balise 21, pour lui en 16 minutes nous ne pouvons pas être à la balise 24 placée sur les bords de l'Allier à plus de 9km. Rien de tel pour lancer Magnum, Yo et Manu dans un contre la montre de folie et complètement excitant. La porte horaire est franchie avec une bonne minute d'avance, en bref les chaînes étaient sous tension.

Et Chris repart dans la foulée en compagnie de Tom pour 9km de canoë en contre-la-montre direction Vichy. Notre bateau fera le 4^ème temps ce qui est une bonne perf au vue des équipages et bateaux qui nous devancent.

Nous avons eu juste le temps de nous faire une frayeur en manquant de peu de laisser le carton de pointage sur la plage de départ canoë, c'est dans ces moments que la valeur de l'assistant (que nous n'avions pas) prend son sens. Ce qui nous sauve : le réflexe de ramasser ses déchets, et oui des fois ça a du bon.

Un petit ravito à l'arrivée, un coup de nettoyage sur les vtt et en route pour notre petit appart que Tom a réserver avec beaucoup d'a propos. Le rituel des douches et du traçage des cartes du lendemain se met vite en place avant de rejoindre le soir le casino de Vichy et l'hôtel Novotel qui réserve aux concurrents un accueil sympathique accompagné d'un repas copieux et délicieux.

A la remise des prix nous montons sur le podium pour notre 2^ème place de la journée au scratch, seul Ertips nous devance de 300m sur 106km, ça se joue a des détails, la stratégie, la CO, les transitions, les hésitations, le canoë, à signaler que nos copains en jaune prenne une petite pénalité pour une petite erreur de route empruntée, Ah !!! la lecture du road book c'est pas simple…

Bonne nuit.

4.    Le deuxième jour de course

Il fallait faire une transition en camion pour rejoindre le départ à Chateauneuf les Bains. 8h30 le départ, il ne fallait donc pas traîner. Chris prend le volant, Yo prolonge la nuit à l'arrière ta tête sous les sacs et Tom nous fait vibrer avec son superbe parcours avec l'équipe de France de kayak.

Une fois arrivée, le quator s'active pour préparer nos 3 bombes sur 2 roues : Yo, Tom et Manu. La section du matin est la plus dure et une des plus piégeuses du raid. Pour nous le choix est vite vu, au programme nous prendrons les obligatoires et 0 bonus, pour être certains de valider ceux que nous irons chercher en cap. Après un départ sur route, la première rampe tape fort dans les jambes, on s'accroche à Adidas qui souhaite faire une belle journée et veut la 2^ème place de Transmassif. Ertips et La Clusaz sont dans nos roues, là encore on passe de bons moments qui nous font oublier que les jambes picotent surtout quand ça monte,… curieux !!! Nos amis d'Ertips et Adidas ont des soucis avec leurs montures (crevaison et pb mécanique) sur les splendides sentiers qui surplombent les méandres de Queille formée par la Sioule, et La Clusaz va prendre un bonus, on se sépare donc et nous arrivons en tête à Queille pour la CAP avec un grand Thomas qui donne tout pour le team, Yo et Manu savent que leur heure approche, récupérer un Champion du Monde de Raid frais en trek, ça va envoyer du lourd encore et ça ne manque pas, en plus Christophe est vigilant sur l'orientation qu'il va finir pas assumer complètement et avec une belle précision. Nous allons chercher la balise bonus la plus primée du Raid 6,5km et la remontée est un peu dure pour Manu, qui se serait bien fait le fond de vallon : faignant… mouais peut-être mais surtout orienteur. Le CP suivant est un peu en contrebas du pilier du magnifique viaduc des Fades (pont de chemin de fer), la pente est raide, on surfe, glisse et remonte. Nous croisons Tom sur une section de route au niveau du barrage de Besserve, avec de belles photos sur un des ponts du lac formé par la Sioule. La fin de section est une formalité enfin surtout pour Chris qui se paye le luxe d'en accrocher 2, un à l'élastique l'autre au bâtons. Nous respectons la porte horaire en nous payant le luxe de prendre encore un bonus supplémentaire. A ce jeu de tactique, seul La Clusaz fait un peu mieux que nous.

Ils sont beaux, sympas, solidaires, courent vite, prennent des risques et orientent bien....Mes equipiers quoi !

Nous avons l'honneur et le plaisir de retrouver Sandrine, Mathieu et Noé, la femme de Tom et 2 de leurs 3 chérubins qui vont nous suivre jusqu'à la fin de l'épreuve.

Après un bon petit repas qui revigorent Tom et Chris partent en bateau, non personne ne tombe à l'eau. Notre équipage s'accroche à Ertips et son multiple champion du Monde de descente. La Clusaz est son bateau Merathon ne fait pas de quartier. Une balise est apparemment mal positionnée et on s'en tire plutôt bien.

Manu récupère nos 2 marins à Confolans pour une partie de vtt que nous faisons en compagnie de nos fidèles adversaires : les jaunes d'Ertips et les gars de La Clusaz.

La section se passe sans trop d'encombre et longe pendant une bonne partie le Sioulet pour arriver à Pontaumur où Yo remplacera Tom. Nous ne garderons pas en mémoire notre transition dans cette jolie bourgade, dont on a failli avoir du mal à sortir. Notre convoi de trois équipes repart groupé et se sépare à la première balise obligatoire, nous avons d'ailleurs failli voir partir notre Yo avec les canaris, ouf il fait demi-tour, heureusement car notre choix était le bon. Pour Manu les jambes deviennent lourdes et le vtt commencent aussi à donner des signes de fatigue, la boue maltraite les chaînes, dérailleurs et plateau. La fin de section approche et Tom prend le relais de Manu pour accompagner Chris et Yo, jusqu'à l'arrivée à Gelles. Le parcours est boueux, les chemins un peu capricieux par rapport à la carte, ce qui nous fait louper une balise mais assister au magnifique spectacle, j'ai nommé « le plongeon du canari », interprété par Florian d'Ertips qui se splatche de tout son flanc droit. Chris aux premières loges se régale et double face fait peur à voir à l'Arrivée.

Gelle nous réserve un fabuleux accueil, typique avec de nombreux enfants et une potée fameuse. Nous passerons cette nuit au camping.

Un raid durant lequel j'avais les jambes sur les étapes de VTT ou je me suis régalé !

Le lendemain, le départ en vtt est effectué par Yo, Chris et Tom. Manu étant mis au repos pour la CO super technique sur la carte de Mazaye. Les chemins sont toujours aussi aléatoires et il faut véritablement s'adapter, certains s'en sortent c'est notre cas puisque nous franchissons la barrière horaire à 20sec de la fermeture et Yo donne toute son énergie pour arriver dans les temps, d'autres se loupent pour 1 seconde ou plus, trop gourmands ??? et parfois pas de bol. Il se confirme bien que la CO est terriblement délicate, on navigue correctement mais sans étincelles car nous passons au travers de 2 postes, puis la décision de rentrer s'impose pour finir par cette montée mythique au Puy de Dôme. A mi-chemin nous récupérons Yo pour finir à 4 cette belle aventure.

je suis à l'elastique derriere chris pour cette derniere montée au puy de dôme. Yo a préféré sortir sur cette étape car il n'allait pas bien et j'ai du rester en serrant les dents...

Mathieu Noé et Sandrine, sont là haut et nous encouragent dans les derniers mètres. Voilà un beau périple dans notre Massif Central.

La descente groupée sur Clermont Ferrant est grandiose et une ambiance de folie accueille la caravane de Transmassif place Jaude.

Que de beaux souvenirs et un immense merci à nos partenaires SILVA et Orientsport, sans qui nous ne serions pas partis. Merci aussi à "Quechua" qui est notre partenaire toute au long de l'année et qui nous a équipé avec du matos 2007 performant et encore parfaitement adapté à notre pratique. Nous espérons leur avoir fait honneur, certes en gagnant la Trans'Auvergne, mais surtout par notre état d'esprit d'équipe et nos âmes de raideurs solidaires et joueurs.