Raid2nature

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ADAC 2007, jour 3 et 4

Trek : Lima dune – Al Batin

 

Mardi, le cauchemar de sylvain

4H30 nous nous levons au milieu du désert. Il n'y a que des dunes à perte de vue et nous comprenons que nous sommes vraiment là ou nous voulions. Les 2 jours de kayak ont fait débuter sportivement le raid d'une manière engagée mais cette 1ere vision du mardi nous fait décrocher de beaux sourires de satisfaction d'être venus ici pour contempler ce spectacle. Mais la course reprend vite le dessus.

Toma se lance dans les cartes avec inquiétude et à 6h du mat le départ de cette étape marathon est donné. Nous partons pour 90 kms de désert avec 10 balises à décrocher de jour comme de nuit. La seule porte horaire que nous avons est d'arriver le lendemain avant 13H30 pour repartir sur la section de 40kms avec le chameau. Nous voulons absolument faire le plus de balise de jour car le désert est déjà compliqué  à naviguer mais de nuit et sans GPS pour aller au balises bonus c'est très technique et personne ne se sent capable d'orienter comme cela.  Nous partons donc avec tente et bouffe assez vite en trottinant tant que c'est plat. Tom se rend compte très vite qu'il a fait le mauvais choix de partir sans bâtons car le sable est comme la neige poudreuse, assez porteur en profondeur. Les cadors se détachent assez vite et Toma rentre peu à peu dans la carte toujours au 1/100000eme. Nous profitons des traces des autres équipes pour affiner nos choix et les 1ere balises s'enchainent bien. Il fait de plus en plus chaud et commence alors vers midi la douce et lente descente aux enfers de Sylvain qui a du mal à avancer au même rythme que nous. Nous sortons l'élastique pour le soulager et rester sur la même dynamique mais rien n'y fait. Nos pauses sont de plus en plus longues au CP mais grâce au courage, il repartira toujours. Vers 15h Sandrine que rien n'a fait broncher jusqu'à présent, commence à sentir qu'il faut remotiver les troupes. Nous n'avançons pas très bien et il faut accélérer car la nuit va tomber à 18 h et après ce ne sera plus pareil surtout pour Toma et l'orientation.  Tom a toujours des spasmes et a du mal à garder ce qu'il mange mais peu boire sans problème par petite quantité. Cela ne l'empêche pas de rester attacher avec sylvain remplacer parfois par toma qui ne doit pas sortir de la carte.

Nous traversons de centaines de dunes et nous commençons à maitriser les franchissements quitte parfois à contourner les pentes de sable fin ou trop raides. Les balises sont presque toutes placées sur des zones plates parfois de dizaine de km2 qui sont des cuvettes dans laquelle il fait très chaud à l'inverse du haut des dunes ou nous arrivons à avoir un peu d'air.

Malgré les relances de Sandrine, et après 12h de marche en plein soleil, la nuit tombe enfin alors qu'il nous reste encore 4 balises dont 2 bonus dont nous n'avons pas de coordonnées GPS. L'évolution de nuit est plus lente ce qui soulage un temps sylvain mais cela veut dire aussi que nous restons plus de temps sur le terrain. Nous trouverons quand même la balise 5+ mais avec la fatigue qui s'accumule, Toma qui nous guide au GPS pour aller à la balise 6 fera une erreur d'interprétation. Sylvain normalement spécialiste de cette navigation n'est plus en état de s'en rendre compte et nous mettrons presque 5h pour faire 6kms en se faisant des sacrés dénivelés en pleine nuit sans repère. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps que Toma trouvant que nous n'avancions que très doucement interrogea sylvain qui modifia de suite l'erreur. Mais c'en n'est trop, sylvain est scotché et mentalement nous venons tous de ramasser une grosse claque.

Moment délicat ou sylvain est attaché et sera bientot aussi soutenu par les 2 Thomas. A ce moment precis c'est vraiment dur surtout pour lui !

 

Il est 23H30 quand nous arrivons au CP6. Sylvain est détruit mais nous sommes toujours en course. Il faut faire un choix car le chrono ne s'arrêtera qu'après avoir franchi la ligne du CP7. Nous décidons donc de ne pas aller à la dernière balise bonus ce qui va nous couter 6 heures de pénalité mais il nous reste au moins 1H45 pour rallier la ligne d'arrivée à cette vitesse là. Tant pis on ne peut s'arrêter ici. Un café plus tard, sylvain est accroché à Tom, Toma le nez dans le GPS le soutien car il a du mal à soulever ses jambes tandis que Sandrine précède les gars pour imposer le rythme et trouver les traces salutaires qui nous mèneront jusqu'a l'arrivée. C'est à 1h15 du matin après 18h de marche que nous nous posons derrière la ligne du CP 7 pour dormir avec les nombreuses équipes déjà arrivées.

Nous savons maintenant que nous avons perdu gros sur cette étape alors que nous étions partis pour essayer d'en passer au moins une mais nous sommes quand même arrivés ensemble et c'est cela le plus important. Nous mettons une polaire, un collant et nous nous glissons tous les 4 sous 2 couvertures de survie dans une minuscule tente de raid jusqu'à 6H du mat car demain dés 7h30, il va falloir faire 40kms dans le désert  avec le chameau…..

 

Trek chameau : Al Batim - Hamim

Mercredi, la chamelade…

Des bruis étranges nous sautent aux oreilles en ce mercredi matin. On a tous beaucoup donné la veille alors ca doit être des hallucinations. On se lève et on tombe nez à nez avec les « sybelles » qui se balade avec leur chameau. Et là, même sylvain qui a des belles contractures aux quadriceps, se marre d'autant que peu de temps après, on les verra courir derrière car le chameau a décidé de se faire la malle avec leur affaire sur le dos.  C'est franchement hilarant de voir une équipe de raideurs des alpes courir après un hameau dans le désert pour tenter de le rattraper…

A ce moment précis, toutes les équipes se regardent et espèrent ne pas tomber sur le petit frère de celui des « sybelles ». On se demande tous quand même un peu dans quelle galère on est tombé. Ce sera finalement bien à l'image de la journée mais celle-ci nous laissera de sacrés souvenirs

Après un petit dej réparateur, Sandrine est allée récupérer notre chameau. Nous mettons sa sensibilité féminine au service de cette tête de chameau car nous appréhendons un peu le fonctionnement. Le seul avantage pour nous est que l'animal transportera nos sacs dans lequel sera placé l'ensemble de l'eau et de la nourriture pour la journée soit environ 10 l par sac. Quelques conseils sur les manipulations et c'est parti pour une journée dans le désert pour trouver 4 balises sur 40 kms avant 21h le soir sous peine d'être régulés et pénalisés. Mais au bout de 500 mètres au premier franchissement de dunes, nous découvrons les ¾ des équipes parties devant nous, en grande difficulté avec leurs animaux soient parce qu'ils ne veulent pas franchir les dunes directement soit parce qu'ils paniquent complet avec tout ce monde autour d'eux. Ce sera finalement un flou artistique toute la journée entre les équipes qui ont un chameau qui ne veut pas avancer et se plante sans plus vouloir bouger au milieu d'une dune et celles qui arrivent tant bien que mal à le faire évoluer là ou ils veulent aller. Manque de bol, le notre décide de ne plus vouloir porter nos sacs. 3 kilomètres après le départ, le voilà en pleine ruades pour mettre tout par dessus bord. Les sacs vont en faire les frais mais plus emmerdant, nous voila plantés dans le désert avec nos 12 kilos dans le dos à tirer le chameau…..Arrivés à la première balise, l'organisation appelle les chameliers pour venir nous aider. Ils mettront 2 heures pour arriver et nous dire que notre chameau n'ira pas plus loin. D'autant que nous sommes avec les Lafuma, les allemands et les finlandais qui se trouvent face à la même situation. Personne ne sait nous dire ce qu'il faut faire : rallier l'arrivée directement, continuer vers les balises… Ce qui devait être une étape avec un chameau devient une étape sans chameau pour certains avec des sacs énormes dans le dos tandis que d'autres continues avec la bête qui porte tout….

l'attente avec le chamelier et notre chameau qui est assis: on a pas du lui plaire....

 

Nous déciderons finalement avec les autres équipes d'aller vers les balises bonus avant de revenir sur cette décision, nos sacs étant vraiment trop lourds par rapport à notre état et surtout nous doutant que l'organisation allait bouger et prendre une décision. Nous perdrons malgré cela 2 H dans ce choix hasardeux mais la dernière décision conviendra à la majorité de l'équipe. Nous ferons donc toutes les balises obligatoires pour récupérer de l'eau et vers 18h30 nous arrivons enfin au camp de base, contents de nous poser enfin après ses 2 journées très dures de marche en plein désert avec seulement 6 H de sommeil en 2 nuits.

Sandrine a finalement marché en chaussettes pour se soulager les pieds....

 

Des douches, un vrai repas, des matelas et duvets, une ambiance très chaleureuse entre concurrents et organisateurs, nous font vite oublier les moments un peu durs que nous venons de traverser même si sylvain, souffre toujours autant des quadriceps et des pieds, passe son temps accroché derrière les 2 Thomas et malgré son envie n'arrive pas à passer par-dessus cette gène qui l'empêche de marcher rapidement.

Les camps de base, trés conviviaux avec les tentes de bedouins et de la nourriture super fine accompagnée de fruits

 

Demain c'est VTT et cela nous rejouit tous un peu de changer d'activité, mais c'était sans compter sur les spécificités du désert….



21/12/2007
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