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VTT : Amim - Umm az Zumul

Jeudi: Ca speed

Les organisateurs ont décidé de raccourcir l'étape de VTT à cause des temps cumulés depuis le début et surtout aux vues des profils qui s'annoncent. Nous partons donc pour 50 kms au lieu de 110 prévus. Nous recevons nos cartes et nous constatons sur les photos satellites que la piste sur laquelle nous devons rouler disparait de temps en temps. Est-ce à dire qu'elle n'existe plus, On verra cela plus tard mais stratégiquement la question se pose de garder les baskets avec des pédales plates si nous devons traverser des dunes entières avec les VTT sur le dos. On fait finalement le choix de customiser les « Cannondale » tous neufs de l'organisation en montant nos pédales, portes bidons, enrouleurs et porte – carte…Nous sommes contents de partir sur une nouvelle activité d'autant que sylvain, plutôt cycliste, retrouve le moral et ses jambes. Toma est plus inquiet mais Tom a toujours la pêche et décide de le soulager en prenant la carte.

Ca part vite, très vite sur une piste dure et très roulante. C'est toujours délicat de rouler fort ensemble quand il y a un peloton de 120 coureurs qui essaye de ne pas se séparer tout en tentant d'éviter les trous, les ornières de sable et les bordures.

Les meilleurs sont déjà loin et mettront le tarif à tout le monde mais nous avons l'impression de pas trop mal avancer. Sylvain se trouve même en position d'accrocher Sandrine, c'est moyen pour ses jambes mais bon pour le moral qui se sent denouveau "utile" dans l'équipe. Aucun problème de navigation puisqu'il n'y a qu'une piste et que nous voyons les équipes devant nous. Toma reste derrière en position de fermeture au cas ou... Tom prend le relais pour attacher Sandrine qui en aura surtout besoin sur les parties roulantes demandant de la puissance et dans les montées un peu longues. Sinon, avec le sable recouvrant une bonne partie de la piste, c'est une vrai partie d'équilibrisme ou nous devons être agiles en descente et technique sur les passages sablonneux sur le plat. Tom est parfois un peu en retard car il appréhende les gamelles avec le porte-carte mais toute l'équipe se regroupe sur le plat ou dans les montées ou il faut parfois marcher. Cela à l'inconvénient de réveiller les douleurs de sylvain qui commence à s'énerver. Au bout de 3H28 de manivelles nous arrivons au terme de cette piste qui malgré les passages délicats, fut magnifique.  En fait on se rend compte en regardant les résultats que nous prenons 1H par les meilleurs ce qui est énorme. Il s'avéra que nous sommes tombés dans un faux rythme occasionné par le fait que visuellement nous voyons pas mal d'équipe lors des longues lignes droites sans savoir si nous nous écartions ou nous rapprochions. Malgré le fait que nous avons doublé les « salomon spain » sur la fin, nous sortons déçus de cette section.

Nous prenons les bus pour rejoindre l'oasis de Mubazzarah et prenons une sorte d'autoroute en plein désert qui aurait du être la fin de notre section….L'arrêt dans une station service à 0.40 centimes d'Euros le litre d'essence plonge l'ensemble des raideurs dans des achats compulsifs de chips et autres confiseries pour le plus grand bonheur du gérant qui verra ses stocks fondrent tout en matant les raideuses en brassières et cyclistes !

Pour notre dernier camp de base, nous arrivons dans un oasis complètement artificiel au pied de la seule montagne des Emirats Arabes Unis, le Djebell Haffit, prés de Al Ain, ou nous planterons les tentes sur de l'herbe au pied d'une chute d'eau… Soirée toujours aussi sympa entre les équipes avec un avant gout de fin qui satisfait certains d'entre nous et déçoit les autres !

vision étonnante  de cet oasis rempli de verdure aprés avoir été 5 jours dans le sable jusqu'au cou !

Adventure running,VTT, Trail: Mubazzarah– Djebell Haffit – Al Ain

Vendredi on monte et ca fait mal

Dernière étape ce vendredi. Les organisateurs nous font un départ à 6H du mat à la frontale. Au programme, visite de la seule montagne des Emirats avec notamment 1500 m de D+ a travers la remontée de différents canyons asséchés dont un particulièrement vertigineux. Sachant que la journée sera assez courte, les sacs sont plus légers mais ca part forcement en courant. Gros pétard d'entrée ce qui déplait direct à sylvain qui s'accroche à Toma. Après bien 30mn, Toma se sent pas terrible, c'est pas grave Tom a encore bien la pêche et accroche les 2 gars. Le train est moins rapide mais homogène et Sandrine, qui oriente aujourd'hui précède l'équipe. On recolle aux « Salomon slovenia » et on restera avec eux ainsi qu'avec les finlandais. Pas de gros souci d'orientation et les balises s'enchainent vite ; Des descentes techniques sur une roche très abrasive valorisent notre technicité et nous recollons à l'entrée du canyon à ERTIPS qui rencontre des petits soucis physiques. Toute l'équipe est bien et nous commençons notre progression en via cordata. On utilise bcp les bras et nous constatons que l'organisation a fait un sacré boulot d'assurance car le moindre passage est sécurisé. Certains passages sont impressionnants et demande un vrai engagement physique.

Mais cette montée se fait à l'ombre et nous nous élevons petit à petit sur le toit du désert avec beaucoup de plaisir. Arrivée en haut du canyon, Sandrine un peu trop confiante sur la navigation n'est pas attentive sur un changement de direction et il a fallu toute la mémoire des cartes de Toma pour nous remettre sur les bons rails. Cette erreur sans conséquence pour nous plombera 2 équipes américaines dont les « Nike » qui seront obligées de faire demi tour en se rendant compte qu'ils leur manquaient un poste obligatoire… Nous sommes sur les crêtes du Djebell Haffit et nous avons une bonne dose de vide de part et d'autres. Les efforts sont plus lents et demandent bcp d'attention pour suivre les signaux obligatoires car la moindre chute peut être dangereuse malgré les assurances.

Nous attaquons la descente, malheureusement sur la route, mais l'équipe reste homogène avec les 3 gars attachés et Sandrine qui nous mène sur les balises. A l'approche de la balise 11, c'est cette fois ci le début du cauchemar de Tom du à son vertige et sa peur du vide, qui aperçoit au loin les ateliers de cordes avec notamment un rappel pendulaire de 80 mètres. Pour y arriver nous passons sur une autre zone de crêtes très délicates sur laquelle d'ailleurs un allemand fera une chute de 10 mètres et lui coûtera une triple fractures et un hélitreuillage…Les quadriceps font mal mais nous arrivons enfin au pied du pain de sucre que nous devrons escalader en via ferrata. Sylvain et Toma feront la remontée de cordes avec les poignées Jumar tandis que Tom et Sandrine se mettront directement sur la via ferrata. Arrivée en haut nous avons quelques minutes d'attente pour accéder un rappel. L'angoisse monte pour Tom et au moment de se mettre dans le vide, il craque complet, les larmes d'angoisse venant lui submerger le visage. Impossible de faire demi tour sous peine de pénaliser l'équipe alors les guides lui propose de le descendre en moulinette. Il le fera les yeux fermés suivi de prêt par Toma et sylvain pour le soutenir. Sandrine ayant aussi choisie l'option de la moulinette pour en profiter un peu plus.

La section qui suit est une formalité puisque nous devons rejoindre le parc à vélo mais cela se fait dans la douleur puisque les jambes sont franchement dures. Nous arrivons enfin au pied de cette montagne, le chrono est arrêté pour attendre l'ensemble des equipes alors nous en profitons pour nous restaurer et soigner nos pieds. C'est encore un moment chaleureux et d'échanges avec les équipes présentes.

 A 15h30 le départ est donné en groupe pour les 25 kms de VTT sur le route pour rallier le centre de Al Ain. Ca se fera en peloton à 36km/h de moyenne, tout le monde bien calé dans les roues.

De nouveau petite pause pour le protocole et c'est enfin la dernière section à pied à travers un oasis puis passage sous la ligne d'arrivé dans Al Ain.

Tout le monde se félicite et nous nous embrassons , fiers d'être allés au terme de cette aventure unique ou nous sommes passés par des états très différents et ou chacun est allé au bout de lui même.

Spéciale dédicace quand même à sylvain qui a beaucoup souffert mais qui n'a jamais complètement baissé les bras malgré ses contractures aux quadriceps. Nous finissons ce raid par une magnifique cérémonie de clôture dans un « château » local avec les Emirs du coin qui nous ont conviés à un magnifique buffet.

Le podium: les neo zelandais "eurosport", les americains  "nike" et les francais d"helly hansen"

Nous ne pourrons pas vraiment en profiter à cause de nos horaires d'avion qui nous obligeront à quitter prématurément cette si belle soirée. 10 H plus tard nous atterrissons à Satolas, fatigués mais contents et des images pleins les yeux. Sans aucun doute l'un des raid aventure multisports le plus original et le plus dépaysant : A faire et à refaire sans doute…..