Raid2nature

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ADAC 2007, jour 1 et 2

Kayak : Abu Dhabi - Mirfa

 

Dimanche, c'est parti et bien parti !

Nous sommes donc sur la ligne de départ après avoir passé tant de temps à s'entrainer mais aussi à préparer matériellement cette aventure. Ca y est nous voila enfin là ou nous voulions être ensemble : Sandrine, sylvain et les 2 Thomas prêts à en découdre avec la première édition de ce raid que nous appréhendons un peu mais que nous abordons sereinement conscient d'être bien préparé.

L'ensemble des kayaks biplaces sont alignés sur la plage et la tension monte un peu. Tout est chargé avec notamment nos 25 litres d'eau douce par bateau pour boire durant les 2 jours Avec le brouillard ambiant, l'organisation décide de décaler légèrement le coup d'envoi pour de plus belles images. 3,2,1, top départ. Nous prenons l'option de nous installer confortablement dans nos bateaux et de ne pas partir trop vite car nous partons pour au moins 8 H. Impossible de mettre les voiles car le vent est de ¾ face. La flotte s'étire rapidement avec les cadors étrangers devant mais nous sommes dans le peloton. Malheureusement entre la balise 2 et 3 sylvain casse une pale de sa pagaie qui coule directe au fond. Ca fait 2H de course et la première grosse galère se présente à nous. Pas le temps de réfléchir, il faut continuer comme cela pour ne pas se faire larguer, on réfléchira à une solution en route. Nous arrivons à la balise 3 ou nous demandons à l'organisation de nous fournir une pagaie de rechange mais personne ne sait comment et quand la récupérer. Nous enchainons en faisant des relais Sandrine prenant aussi la ½ pagaie. Nous nous rendons finalement compte que dans cette configuration peu avantageuse pour nous ou nous devons fournir un gros effort, nous évoluons quand même devant le groupe de queue sans se faire rattraper. Peu de possibilité d'utiliser les voiles pour compenser cette perte d'énergie et après 5H de course nous voila au CP4 ou nous attend une pagaie de rechange avec 2 pales droites….merde pas de bol mais ce sera déjà mieux que notre pagaie de canoë et surtout nous ne ferons pas l'ensemble du parcours comme cela.

CP5 puis CP6, il est 17H 15 et il parait évident qu'avec la marée qui baisse rapidement nous obligeant parfois à débarquer en pleine mer pour marcher tellement il y a pas de fond, nous n'arriverons pas au CP7 situé à 7 kms avant 18H heure limite pour naviguer, l'organisation ne voulant personne de nuit dans cette zone plein de puits offshore…Nous stoppons notre progression sur une petite ile très ventée sur laquelle s'arrêteront aussi 6 autres équipes dont nos amis « les sybelles ». Nous sommes contents de stopper là et nous prenons conscients que nous sommes passés pas très loin de la correctionnelle suite à un problème de matos. Il faudra y être très vigilant pour la suite car sur ce genre de distances tout doit être au top sous peine d'abandon. Le dos et les mains sont deja bien attaqués par des courbatures et autres ampoules et frottements. Un petit ravitaillemnt à base de semoule et de soupe deshydratée et tout le monde au dodo.

 

Lundi, l'interminable…

Réveil à 4H30 pour un départ à 6H pétante car nous avons qu'il nous faut parcourir 70 kms et qu'il y a ce soir une porte horaire à 20H au delà de laquelle nous serons régulés et pénalisés. Le début se fait à la frontale à tel point que Sandrine et Tom vont s'échouer sur une bande de sable. Nous tentons d'utiliser les voiles car le vent est légèrement de dos mais la gite que cela entraine est tellement désagréable que Tom et Sandrine avancent plus vite sans. Cela aura aussi la conséquence de rendre malade Tom qui commencera à vomir tout ce qui passera par sa bouche. Les CP7, puis 8 arrivent rapidement puisque c'est là que les premiers ont dormi mais nous partons maintenant pour ne plus rencontrés de balise avant l'arrivée. Les cartes à l'échelle 1/100000 ème sont des photos satellites. C'est particulièrement difficile de s'orienter avec car les échelles sont énormes. Toma s'en sortira super bien et ne perdra jamais le fil sur cette étape éprouvante. Tom est toujours malade et commence à flipper d'une déshydratation avec le soleil, le vent et la salinité de la mer. Lors de la remontée dans un chenal large de 2km, nous nous trouvons avec du vent de face et du courant dans le nez. Nos bateaux n'avancent guère plus vite de 4 km/H au GPS et nous traversons un moment de doute quand à notre capacité à rallier dans les temps la ligne d'arrivée. Heureusement pour Tom un bateau de l'organisation arrive vers 12H avec un médecin qui lui donnera un cachet contre le mal de mer. La consigne est de rien manger ni boire pendant 2H. Le problème c'est que depuis le petit dej qui est passé par dessus bord, Tom n'a rien mangé depuis ce matin et les efforts sont importants dans ces conditions. Il baissera la tête sans broncher comme pour affronter la tempête en buvant une gorgée toutes les 10mn pour ne pas finir en lézard…Nous naviguons avec 2 équipes à proximité et avant d'aborder une traversée de 25 kms sans toucher terre et tout au GPS, nous décidons de faire une dernière pause pour soulager le dos et nous remettre un peu de crème solaire. Tom réussira enfin à manger une banane et un bout de pain….

Le vent est toujours présents, les vagues grossisses et commencent à déferler. Nous avons plus de 1,5m de houle !!!Toma en a marre car nous pagayons déjà depuis 7H et comme c'est le seul à voir les cartes, il constate qu'il nous en reste un paquet. Les autres équipes feront des choix différents pour traverser mais jamais il ne baisera les bras comme nous 4 d'ailleurs. La vitesse augmente légèrement et nous arrivons parfois à faire du 6 km/h. Sandrine distingue loin, très loin un phare que nous mettrons  4 H à atteindre. Il est 17H30, un bateau de sécu vient à notre rencontre pour savoir si tout est Ok et nous donner un bâton lumineux. Nous serons obligés de naviguer de nuit dans ces conditions un peu angoissantes mais il nous reste 10 kms et nous savons que nous passerons la porte. Nous apprenons que cette étape est un vrai carnage à l'arrière puisque de nombreuses équipes vont être rapatriées (dont les sybelles partis avec nous le matin) ou ont déjà abandonné. C'est malheureux mais ces nouvelles nous remotivent et nous font comprendre que nous rattrapons notre retard de la veille. C'est vrai les conditions sont dures pour tout le monde et notre mental est bon. Nous revenons mêmes sur des équipes parties avec 1h30 d'avance grâce à des petites hésitations sur l'arrivée dans le port. Nous débarquons ce 2eme jour à 19h15, après avoir pagayé durant 13H aujourd'hui. Les mains pleines d'ampoules, les jambes engourdies et le dos fourbu, nous sautons sous la douche tiède de la plage, quelques fruits, puis c'est direct dodo dans le bus qui nous transférera vers le 1er camp de base en plein désert ou nous arriverons à 1H du mat.

Nous récupérons les cartes des 2 jours suivants, une assiette de pates et direction duvet pour 3h de sommeil salutaires.



20/12/2007
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